Le Camino de Fisterra est un itinéraire qui relie Saint-Jacques de Compostelle au cap Finisterre, fin des terres, bout du monde, là où le soleil se couche.
Ce lieu mythique situé aux confins de l'Europe occidentale marque la fin du chemin terrestre et le début d'un renouveau intérieur pour nombre de cheminants. Une ancienne tradition, selon laquelle les pèlerins parvenus jusque là brûlaient leurs vêtements et leurs sandales en signe de changement de peau.
L'extension du
Camino de Santiago qui relie la capitale galicienne au
Cap Finisterre et à
Muxía, tous deux situés sur la légendaire
Costa da Morte, sont connus sous le nom de
Camino de Fisterra et
Muxía. Il s'agit d'un itinéraire différent et unique, car c'est le seul qui ne mène pas à
Compostelle, mais part de là, et c'est pour cette raison qu'il est utilisé comme continuation ou épilogue du chemin parcouru par chaque pèlerin, parcourant les quelques jours restants jusqu'à la fin du monde.
Contrairement à la plupart des routes Jacobéennes, dont l'origine remonte à la découverte des restes de l'apôtre Saint-Jacques à l'époque médiévale, le Camino à Fisterra y Muxía remonte à plusieurs siècles. Plus précisément, à la culture celtique, dans laquelle le lever et le coucher du soleil étaient vénérés depuis des points stratégiques situés sur la côte.
Fisterra, comme l'indique l'origine de son nom, finis terrae, fut longtemps considérée comme la fin du monde, en plus d'être l'un de ces points où les anciens prêtres adoraient le soleil. Plus tard, l'église fut chargée de sanctifier cette tradition païenne, en ajoutant Muxía comme lieu de culte où l'apôtre Santiago, selon la légende chrétienne, fut témoin de l'apparition de la Vierge Marie sur un bateau.
Comme nous le voyons, et contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, le chemin de Saint-Jacques de Muxía et Fisterra n’est pas quelque chose de récent, mais bien avant le christianisme. Actuellement, nous pouvons obtenir une accréditation similaire à celle de Compostelle si nous suivons ce chemin : la Fisterrana, en cas de marche jusqu'au Finisterre, ou la Muxiana, en cas de choix de Muxía comme destination finale.
On estime qu'entre 10 et 15% des pèlerins qui arrivent à Compostelle continuent leur chemin vers Finisterre, et beaucoup d'entre eux en profitent également pour se rapprocher de Muxía (l'étape de liaison est indiquée dans les deux sens, Fisterra-Muxía ou Muxía-Fisterra, au moyen de panneaux et de doubles flèches). Il y a même ceux qui, après avoir visité les deux destinations finales de la route Jacobéenne, continuent à marcher jusqu'à Saint-Jacques par un itinéraire presque circulaire.